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French translations by michel eckhard

Jour

 

Nous nous sommes tournés vers la fenêtre

Le lit à notre dos

Nous respirons au même rythme.

 

Te souviens-tu ?

Au l’aube nous sommes allés à la plage en vélo

Le panneau «Chevaux interdits » nous a réjouis.

Certains violent l’interdit.

Il y avait une couche de rosée sur la mer.

Tu m’as embrassée.

 

Nous sommes revenus affamés.

L’électricité pressait les artères du mur,

Et pourtant nous avons mangé lentement.

Nos mots étaient saturés.

Comme si j’étais une femme de la Renaissance dont tu étais le portraitiste

Mais qui avait décidé ce matin-là de ne pas peindre.

 

2.

Puis nous avons amené le thé de la maison

Sur le banc du jardin.

L’amour se révélait comme un don secret,

Pour décider de ne pas tout dire.

 

Le soir est tombé.

 

 

La paupière est un ventre fertile

Dont on entend battre les souhaits.

 

Mon secret était visible pour toi.

Je ne sais pas faire attention.

 

3.

Quand au fil des années

Nos défauts nous ont-ils rattrapés ?

Peut-être ont-ils toujours été là,

Patients comme un peuple spolié.

 

Quoi qu’il en soit, la nuit vient d’un coup.

Nous nous sommes tournés vers la fenêtre,

Le dos au lit.

 

Je ne demande pas

Si tu la fais rire aussi

Ou si dormant avec toi dans la voiture

Elle recherche simplement ta proximité.

Parfois nul besoin de voir dans l’obscurité

Il faut voir l’obscurité en face.

*

Grues

Elle se promène avec son mari dans la réserve naturelle.

Les enfants courent devant.

Elle regarde les grues.

Elle dit :

quand je serai oiseau je mourrai en plein vol.

Il répond en riant.

Elle ne sait pas qu’il a une autre femme.

Il lui semble que c’est sa manière de dire – ma belle, de belles paroles,

tu ne mourras jamais.

 

Quand cela viendra, elle ne mourra pas. Pas tout de suite.

De honte elle se videra du bonheur brusquement après  une crise comme un réflexe de vomissement,

où s’est-il baigné après l’acte, dans quelle ville se sont-ils rencontrés, pense-t-il à elle,

elle ne demandera pas, c’est justement pour cela, qu’elle dépend de la réponse.

Elle pleurera rarement.

Elle courra des kilomètres, ne boira que des jus de fruits, des choses compliquées.

Tellement confuse qu’elle ne souviendra pas de ce qu’elle ne peut pas.

Les jours passeront.

Rien ne sert de mentir,

elle restera méfiante.

courtoise par rapport au présent.

 

Son mari ne s’efforcera pas de la ramener,

peut-être par un excès de frayeur.

Elle traversera un couloir,

le regardera s’éloigner d’elle.

Sa bouche dansera autour du silence.

 

Quand on lui demandera comment elle va elle dira :

je suis une personne heureuse dans une période triste.

Ou :

ce que l’amour a à m’apprendre

il me l’apprend sans amour.

Elle formulera de tels propos.

 

Un jour, sans un mot, elle se lèvera et sortira de la maison,

il sera urgent pour elle de voir des oiseaux fendre l’air.

Elle traversa la moitié de la réserve sans rien trouver.

Aucune grue pour lui dire : pas de grue, il n’y en aura pas cette année.

Qu’est-ce que cela veut dire, elle s’énervera,

mais le chemin était long,

Il n’y a pas de grues, madame, que voulez-vous exactement,

mais la route et la circulation la fatigue et la tension,

années après années,

Appelez le responsable, appelez, s’il vous plait, quelqu’un,

il n’y a aucune grue ici,

seulement des tourbières vides,

sa voix s’étrangle,

elle va remonter dans la voiture.

Au lieu de pousser un cri,

comment peut-elle brûler le sol,

le sol sec et inflammable,

elle n’est pas prête à blesser qui que ce soit

elle ne pense pas en avoir le droit,

et à la fin quand  il s’avère qu’elle est morte, elle c’est moi, lentement,

rien ne sert de mentir.

 

*

Pus

Je sors (je prends les clés)

Je reviendrai plus tard (je me hâte de m’éloigner de la porte)

Tu n’as rien à craindre (l’écart entre moi et la vérité, une petite fente soulève de l’humidité)

Va dormir (il m’écrit un message en chemin)

J’espère que tu t’endormiras (il  s’arrête à quelques pas de moi)

Ne m’attends pas (je souhaite qu’il me touche délicatement, je ne tente rien d’autre)

J’essaie seulement de réparer (la langue entre et sort comme une aiguille qui coud les mots)

Tu n’as rien à craindre (il me regarde)

Je reviendrai plus tard (il rejette la tête en arrière)

Essaie de de t’endormir (un soupir mince, surprenant, comme celui d’un pigeon qui respire)

Ne t’inquiète pas pour moi (de savoir que j’ai le dessus sur lui)

Ne m’attends pas (les lèvres, l’intérieur, le doigt qui trempe dans le miel, être à nouveau celle qui est choisie)

Je ne sais pas quand je reviendrai (ce que j’ai gardé des années pour toi est resté en moi  intact, et à présent il est dédié à un autre aussi digne que toi)

Que puis-je dire (l’haleine de sa bouche)

C’est toi qui as commencé (les doigts, les doigts)

Je reviendrai plus tard (je ne peux plus supporter tant de générosité)

Je reviendrai le matin (je ne veux pas que cela finisse)

Essaie de t’endormir (la chemise s’en va, les pantalons , les sous-vêtements, le soutien-gorge , la peau qui frappe la respiration)

As-tu réussi à dormir ? (je caresse ton visage qui s’ouvre vers moi électrifié, je n’aurai pas d’autre limite qui finit dans ton corps)

Je suis désolée (faute d’en comprendre le sens, ce que tu me donnes devient un compromis)

C’est pour notre bien (menu soupir, surprenant, comme celui d’un pigeon qui respire)

Ne m’attends pas (ce n’est pas ton amoureuse qui est revenue vers toi, seulement ta femme)

Que veux-tu de moi ? (je marche à tes côtés à l’intérieur de mon corps connu)

C’est toi qui as commencé (rien ne retourne en arrière. Ni la jeune femme avec qui tu m’as trahie, ni l’homme que j’ai pris pour me venger, puis à ma surprise: comme je suis belle aux yeux d’un inconnu)

Je reviendrai plus tard (mon désir de lui coule de moi comme du pus)

Va dormir (un menu soupir, surprenant)

Ne t’inquiète pas pour moi (tu souhaites entendre)

J’essaie seulement de réparer (je prends plaisir de dire)

C’est toi qui as commencé (en murmurant tu te fâches contre moi)

C’est pour notre bien (je lis les poèmes d’amour que je t’ai écrits autrefois, jalouse de la femme qui était)

Que puis-je dire (des poèmes d’amour naïfs. Deux embryons  flottant dans les eaux du bonheur)

Je reviendrai plus tard (tu me laisses m’éloigner, je te juge sur tes qualités)

Que veux-tu de moi ? (je me lève trop tôt, je n’arrive pas à dormir)

J’essaie juste de réparer (je baigne dans la sympathie d’ amis réjouis par mes malheurs)

Ne m’attends pas (j’appartiens  à tous ceux qui ont le cœur brisé comme moi)

Nous nous verrons déjà demain (je caresse tes cheveux, pour te consoler de ce que je n’ai pas encore fait).

Tu n’as rien à craindre (tu n’as pas le choix)

Je reviendrai le matin (j’arrête d’offrir le miroir déformé de la volonté)

Je suis désolée (l’amour-propre s’affranchit de ton désamour)

Que veux-tu de moi ? (les points d’interrogation s’enroulent autour du cou)

C’est toi qui a commencé (une séparation secrète sans que les parents le sachent, ni les enfants, sans que je le sache et ne le regrette)

Je sors (ma souffrance n’est pas exceptionnelle mais ma bravoure n’est pas superflue)

Je suis désolée (je peux le gérer)

Ne m’attends pas (pour tenir la perche du corps)

 

Je reviendrai le matin (et pour sauter par-dessus le corps)

Je sors (je prends les clés)

Je ne sais pas quand je reviendrai.

english translations by yardenne greenspan

 

Amazon Asks Me

 

Amazon asks me how I feel. I’m important to Amazon. Amazon wants to know me better, Amazon asks me whether I have experienced a loss of faith in a partner in the past year, loss of faith in a friend or an acquaintance also works for Amazon, Amazon only wants to help me, Amazon trusts me to tell, Amazon wants me to describe whether I’ve been experiencing difficulty breathing, weight gain, or recurring intrusive thoughts, Amazon shows me what other people in my situation did, Amazon knows I want to get better. Do I want clarity, improved mood, or help forgiving? Amazon loves me, Amazon is prepared to offer me more, a three-pack of natural capsules and a meditation CD for my car, Amazon asks for my phone number, Amazon wants to call me, Amazon asks for my address, Amazon wants to stop by, Amazon asks for my credit card number, Amazon believes in my ability to pay whatever I choose, Amazon suggests that I add an e-book at checkout, 236 thousand people have been victims of infidelity, and 342 of them have left a positive review. Amazon thinks deeply about what I’ve shared, Amazon doesn’t deliver to Israel, Amazon suggests I enter a different delivery address, but I don’t have one, I write to them, I don’t I don’t, and what am I supposed to do now without eucalyptus capsules and without being able to get up, and with dizzy spells and bad orientation, and a backache and neck ache and shoulder ache and hair loss and places that make me nervous and trigger me, and recurring intrusive thoughts, it’s my fault, it’s my fault, where did I go wrong, and with recurring intrusive thoughts.

Japanese translations by Hiromitsu Koiso

ちいさいひと

 Orit Gidali(小磯洋光訳)

 

 

あなたは寝る時間を過ぎてから リビングにやってくる

素朴な質問をパスポートのように運んでる

かならず最初にこれを言う「この意味はなに?」

そして終わりにこれを言う「その答えはちがうよ」

 

わたしはほとんど答えられないね ちいさいひと

周期表のならびは わかりません

宇宙の向こうに何かがあるとしても それが何かわかりません

あなたの前にいると ふと思うことがある

わたしには結局 知りえることはあまりないのかもしれず

わたしはもう そのすべてを知ってしまったのかも知れないと

 

あなたがベッドに ぐずぐずともどっていくとき

こびとのようなからだが 巨人に見える

わかっています この先はずっと わたしは黙っていればいい

あなたが本をよみ ねむりにつくまで

わたしはドアのそとできいているだけ

 

宇宙の向こうに何かがあるよ ちいさいひと

それが何なのか つきとめてほしい

だからわたしは ベッドサイドのライトに近づき

スイッチを切って つけて もういちど切る

うちがわから この家が 星にウィンクするんです

spanish translations by violeta fiorino schwartz

Llamo para contarle a un amigo que mi madre

se está muriendo

 

 

Tres veces me mudé de apartamento en tres años, aun así

para mi 

es preferible a comprar. No está claro cuánto aguantará 

este país.

Los niños, el trabajo, no alcanza el tiempo, 

en fin, 

Solo llamaba para 

escuchar tu voz.

Cosas terribles pasan 

en el mundo,

¿Cómo estás? 

*

Grullas

 

Camina con su marido por la Reserva de Hula.

Los niños se han adelantado. 

Ella observa a las grullas

Dice: cuando sea pájaro moriré a mitad de vuelo. 

El responde con una risa

Ella no sabe que hay otra mujer

Le parece que es su manera de decir— querida mía, preciosa, te aconsejaría no

morir jamas. 

 

Cuando llega ella no morirá. No en un principio.

La vergüenza drenara su felicidad, convulsión tras convulsión, como un reflejo nauseabundo, donde se baño después del acto, en que ciudad se encontraron, pensara en ella, no preguntara, pero precisamente por ello no será recompensada con la respuesta.

 

Rara vez llorara.  

Correrá kilómetros, beberá sólo zumos, asuntos complicados. 

Estará tan confundida que hasta se olvidara de lo que no puede.

Pasaran los días. 

No vale la pena mentir.

ella seguirá sospechosa.

Cordial de cara al presente.

 

Su marido no intentara hacerla volver. 

quizás paniquea el marido.

Ella va por el pasillo 

y lo observará evitandola. 

Ella hará bailar su boca alrededor del silencio.

 

Cuando le preguntan como esta ella responderá:

Soy una persona contenta en un momento triste. 

O:

Lo que el amor me enseña me lo enseña sin amor. 

Usará este tipo de expresiones. 

 

Un día, sin más explicaciones se levantara y se irá de la casa, 

le urgirá ver bandadas de pájaros cortando el aire. 

Cruzará la mitad de la reserva pero nada encontrará.

No hay grullas le dicen. No las hay y no las habrá este año. 

A que se refiere, se enfadara, 

pero el camino hasta aquí fue largo

no hay grullas señora, que quiere de mí,

pero el viaje, y el tráfico, y el agotamiento y la tensión 

años y más años, 

llame al encargado

llame a alguien por favor,

y no hay, no hay grullas

Solo  barro vacío, 

y su voz se apagará 

y ella volverá al coche

en lugar de dar un grito 

como querría  quemar la tierra

la tierra seca e inflamable,

a nadie está dispuesta a herir  

no cree que tiene derecho, 

y al final, resulta que ella murió; ella, es decir, yo; si, lentamente, pero

al final, no vale la pena mentir. 

czech translations by by Kristýna Adámková

Balila jste to sama? (Did You Pack It Yourself?)

 

Ze všech otázek,

které lze klást: Balila jste to sama?

Ano, sama.

A bylo to těžké, dodávám,

mnohem těžší je však strach, že to nikdy nepřijde.

Nejsem totiž krásná

a srdce je velké jako pěst.

 

       *

Můj milý (My Beloved)

 

Mé dny byly plné sluncí.

Mé dny byly plné lásky.

Až stane u dveří, otevřít mu půjdu

a sama se stanu vlhkou úrodnou půdou.

Balkón mého těla je rozmarýn

a on – trsy hroznů.

Někdy za noci dříve než usne,

slyším hrozen rozkvétat.

Hle, přichází k bráně,

odkládá pancíř, svůj šat,

posetý střepinami z podlahy našeho domu.

Políbí mě a dovolí mi

vložit má žebra

mezi žebra jeho

a vrátit se k němu.

 

Sedíme, on poeticky popisuje naše těla,

jeho přátelé na doslech.

Poslouchají a jsou jakoby uštknuti

představou citrónové chuti.

Poté mi na rozloučenou mává.

Pohybem své ruky zdáli hladí

všechny orgány v mém těle.

Líbá mi ruku,

prsty napnu jako řasy.

Je mužem, co etrog svírá,

k ústům jej zvedá, chce si přivonět.

Můj milý našel ženu,

hledal a nalezl ji v sobě samém.

Je překrásná. Krásnější než já.

Můj milý nastaví prostěradlo

jako by držel formu pro mé tělo.

Kdybych to chtěla vysvětlit,

musela bych se otočit zády.

(I kdybych o něm psala sedm let,

těch sedm hladových by nikdy nepřišlo.)

Můj milovaný, přede mnou rozprostřený,

jeho hlava polštářem rámovaná.

Kdybych na to měla peníze, najala bych si

dvacet dívek, ať mi závidí.

       *

Vzkaz (Note)

 

Můj milý se probouzí

pod mým horkým tělem.

Maso se mísí s mlékem.

       *

Jsem Izák, ale obráceně (I am Isaac in Reverse)

 

Jsem Izák, ale obráceně.

Nejprve poznám tvůj hlas a teprve pak

oslepnu,

jednou je to chyba, jednou požehnání.

Couvnu-li ještě krůček, jsem Abrahám

a je mi jedno, kdo nás spasí,

bůh, nebo beránek,

jen když vystoupáme společně.

 

A ještě o něco dřív, tvé tělo se točí

v mém okrouhlém břiše jak jablíčko.

A ten strom, co stojí, a had, co

leží,

jsou dva panty, které nezměří ty z nás,

kdo se do zahrady vkrádají.

 

A možná právě tady láska ustane.

O krok zpět, pustá a prázdná je,

o krok vpřed,

pusto a prázdno nastane.

       *

Chlapče, to je kus rašeliny zpod bažiny (Boy there is Peat Under the Swamp)

 

Chlapče, to je kus rašeliny zpod bažiny, kterou vysušili před naším příchodem; brzy z ní bude bažina ohně. Teď běž ven,1 ta tečka na zemi, kterou vidíš z okna, jsem já, choulím se do sebe, abych ve světě udělala prostor tvým toulkám.

Anebo víš co, nikam nechoď,2 vypolstrujeme zdi dalšími knihami. Ne abychom se zachránili, ale abychom byli těžší, utoneme, hlubina nás utěší. Společně v objetí. Slovo matka vůkol tebe má svůj počátek od počátku jako linie vnitřního času, svátek za svátkem.

 

1. Neplač s Ezauem, když zjistil, že jej otec po hmatu nepoznal, nepohladil po vlasech.

Neplač s Jákobem, když mu přivedli Ráchel a před ním ležela všechna ta léta, kdy ji bude muset zas a znova nahrazovat jinou unavenou ženou.

Neplač ani s Josefem, který si dříve než jeho ztracená rodina uvědomil hloubku cisterny, kam jej hodili, a že byl skutečně rozsápán, přesně jak řekli, rozsápán a sežrán, a není cesty zpět.

2. Neplač, jásej, s tím, co má hodnotu, se vším, co se navrací k životu: Ráchelin Jákob, Josefovi bratři, dokonce i Ezau, který políbil svého otce, protože miloval, i když milován nebyl. Obrať se k Bohu, můj synu, obrať se k nějakému bohu a budeš vykoupen, někde mezi „svými předky“ a „svými potomky“ a všemi těmi prostředníky, kteří nás zas a znova klamou.

       *

Volám kamarádovi, že mi umírá máma (I Call to Tell a Friend My Mother is Dying) 

 

Za poslední tři roky jsem se třikrát stěhovala – a pořád

si myslím, že je to lepší než něco kupovat. Kdo ví, jak dlouho tahle země ještě vydrží.

Děti, práce, na nic není dost času.

Volám jen tak, abych tě slyšela.

Ve světě se dějí strašný věci.

A jak se máš ty?

       *

Kvásek (Yearning Crumbs)

 

Vrať se, vrať se, čekám v kuchyni. Jak tě napadlo mě naučit, že mouka je Tóra a hnětením se kvas v těstě uklidní jako stádo před porážkou, že obecné věci se heslem rukou otvírají osobnímu a že s vanilkou se nepodvádí.

Když jsi byla na živu, dokázala jsem na tebe zapomenout třeba i na několik dní, a teď jsou celé dny, kdy

to nedokážu.

Každý, kdo má matku, je mi podezřelý, i když to samozřejmě nepřiznám. Neutíkám se ke štěstí, ale zároveň nejevím známky smutku na žádném prázdném náměstí.

Pohybem ruky smeteš drobečky, narovnáš si brýle, abys měla obroučky rovně k uším, ne čočky k očím, a odpovíš mi tím tělem, o které už jsi přišla, a já skoro zapomněla, jaká je to bolest svírat v hrdle slova, která mezi námi kdysi stávala. A teď si klidně povídáme hodiny. Už žádná pravidla. Čtu ti, kdo vyhrál soutěž o nejlepší povídku, včetně hodnocení poroty. Hodnocení poroty bys nikdy v životě neposlouchala, ale to mi nevadí, dobře se bavíme, telefonu jsem vypla zvonění, takže si ani neuvědomuju, že nevoláš, a neděsí mě to. Povídám ti o životě, stejně jako svým přátelům, jediný rozdíl je, že já ho mám víc než ty. Ten mladší už umí číst, ten starší pořád věří, že odpověď bude ano. A domov je místo, kde součet všeho, co uděláme, převáží nad součtem všeho, co neuděláme; každé ráno se do něj probouzím, ty váhy mě jednou přivedou k šílenství a někdy zapomenu, že ty – ach, jsi tu a rozhlížíš se.

italian translations by raffaella scardi and bianca ambrosio

Amazon mi chiede
 
Amazon mi chiede come mi sento, per Amazon sono importante, Amazon mi vuole conoscere meglio, Amazon mi chiede se in quest’ultimo anno ho perso fiducia nel mio/a partner, anche la perdita di fiducia in un amico o altro va bene per Amazon, Amazon ci tiene ad aiutarmi, Amazon è sicuro che racconterò, Amazon vuole che descriva se soffro di difficoltà respiratorie aumento di peso o pensieri ossessivi che non riesco di controllare, Amazon mi mostra cosa hanno fatto altri nella mia condizione, Amazon sa che mi voglio riprendere, desidero essere lucida, di buonumore, capace di perdonare, Amazon mi ama, Amazon è disponibile a propormi altro, tre confezioni di integratori naturali e un CD per meditare in macchina, Amazon richiede il mio numero di telefono, Amazon mi vuole chiamare, Amazon richiede il mio indirizzo, Amazon mi verrà a trovare, Amazon richiede il mio numero di carta di credito, Amazon è convinto che posso pagare qualunque cifra, prima di procedere all’acquisto Amazon mi propone di aggiungere un e-book, duecentotrentaseimila persone sono state tradite prima di me, trecentoquarantadue di loro hanno lasciato una recensione positiva, Amazon medita a lungo su quello che ho raccontato, Amazon non spedisce in Israele, Amazon mi propone di scegliere un altro indirizzo per la consegna, ma non ce l’ho, rispondo, non ce l’ho, non ce l’ho, cosa farò adesso senza l’integratore all’eucalipto e senza la forza di alzarmi e con il capogiro e problemi di orientamento e con il mal di schiena e il torcicollo e dolore alle spalle e la caduta dei capelli e con le situazioni che mi scatenano l’ansia e con i pensieri ossessivi e ricorrenti che non sono in grado di controllare, è colpa mia, è colpa mia, dove ho sbagliato, e con i pensieri ossessivi e ricorrenti che non sono in grado di controllare.
 
*
Gru
 
Cammina insieme al marito nella riserva di Hula.
I bambini corrono avanti.
Guarda le gru.
Dice:
quando sarò uccello morirò in volo.
In risposta lui ride.
Lei non sa che ha un’altra.
Le sembra un modo per dirle, anima bella
non morirai mai.
 
Quando accadrà, non morirà. Non subito.
La vergogna la svuoterà della felicità, attacco dopo attacco come conati di vomito.
Dove si è lavato dopo l’amplesso, in quale città si sono incontrati, pensa a lei,
non glielo chiederà, ma senza risposte non si darà pace.
Piangerà di rado.
Correrà chilometri, berrà solo spremute, cose complicate.
Sarà tanto confusa da non ricordare cosa non è da lei.
Passeranno i giorni.
Inutile mentire,
resterà sospettosa.
Garbata con il presente.
 
Suo marito non farà sforzi per riavvicinarla,
forse per paura.
Passerà in corridoio,
lo guarderà scansarsi.
Le sue labbra danzeranno intorno al silenzio.
Quando le chiederanno come sta, dirà:
sono una persona felice in un momento triste.
Oppure:
quello che l’amore ha da insegnarmi
me lo insegna senza amore.
Espressioni del genere.
 
Un giorno senza dare spiegazioni si alzerà e uscirà di casa,
sentirà urgenza di vedere stormi spostare l’aria.
Attraverserà metà riserva ma niente, non troverà niente.
Non ci sono gru, le diranno. Non ce ne sono e non ce ne saranno quest’anno.
Come, si risentirà,
ma ci ho messo tanto a venire,
non ci sono gru signora, cosa vuole da me,
ma il viaggio il traffico e la stanchezza e la tensione,
così tanti anni,
chiami il responsabile,
chiami qualcuno per favore,
eppure no, le gru non ci sono,
solo torba desolata,
e lei soffocherà la voce
tornerà alla macchina
invece di levare un grido,
avrebbe potuto incendiare quella terra,
campo secco e infiammabile,
no, non è pronta a far male a nessuno
non pensa di averne diritto,
e alla fine muore lei, lei, insomma io, insomma, piano ma alla fine sì,
inutile mentire.

dutch translations by Wilbert Geijtenbeek 

Amazon

 

Amazon vraagt aan mij hoe ik me voel, ik ben belangrijk voor Amazon, Amazon wil mij beter leren kennen, Amazon vraagt mij of ik afgelopen jaar mijn vertrouwen in mijn metgezel / metgezellin heb verloren, of zelfs in vrienden of kennissen, vindt Amazon prima, Amazon wil mij alleen maar helpen, Amazon vertrouwt erop dat ik het zal vertellen, Amazon wil dat ik haar zal beschrijven of ik ademhalingsproblemen, gewichtstoename, of voor mij dwangma?ge gedachten ervaar die ik niet kan beheersen, Amazon laat mij zien wat andere mensen in mijn toestand doen, Amazon weet dat ik mezelf wil verbeteren, wil ik misschien duidelijkheid, een evenwich?ge geestesgesteldheid of hulp bij het vergeven, Amazon houdt van mij, Amazon staat klaar met meer sugges?es voor mij, drie pakjes natuurlijke capsules en een medita?e-cd voor in de auto, Amazon vraagt om mijn nummer, Amazon wil mij bellen, Amazon vraagt om mijn adres, Amazon wil op bezoek, Amazon vraagt om mijn creditcardgegevens, Amazon vertrouwt erop dat ik in staat ben welk bedrag ik ook kies te voldoen, Amazon stelt mij voor om voor het afrekenen nog een e-book aan het winkelwagentje toe te voegen, 236 duizend mensen voor mij zijn ook bedrogen, 342 van hen lieten een enthousiaste recensie achter, Amazon denkt na over alles waarover ik haar uitpuEend verteld heb, Amazon verzendt niet naar Israël, Amazon stelt voor dat ik voor de bezorging een bestemming kies, maar die heb ik niet, ik reageer: die heb ik niet, die heb ik niet, en wat moet ik nu zonder eucaliptuscapsules en zonder de mogelijkheid om op te staan en met mijn duizeligheid, en met mijn oriënta?eproblemen en met mijn rugpijn, nekpijn en schouderpijn en met mijn haaruitval en alle plekken waarover ik bezorgd ben en die mij triggeren en alle gedurig veranderende dwangma?ge gedachten die ik niet kan beheersen, dat is mijn schuld, dat is mijn schuld, wat deed ik verkeerd, en met de terugkerende steeds veranderende gedachten, die ik niet kan beheersen?

german translations by Lucia Engelbrecht

Amazon fragt mich  

Amazon fragt mich, wie ich mich fühle. Ich bin Amazon wichtig, Amazon will mich besser kennenlernen, Amazon fragt mich ob ich im letzten Jahr Vertrauen in den Partner/die Partnerin verloren habe, auch Vertrauensverlust gegenüber einem Freund oder jemand anderem findet Amazon gut, Amazon will mir nur helfen, Amazon vertraut mir, dass ich zu erzählen bereit bin, Amazon will, dass ich beschreibe, ob ich Atemschwierigkeiten Gewichtszunahme oder zwanghafte Gedanken habe, die ich nicht kontrollieren kann, Amazon zeigt mir, was andere Menschen in meiner Situation gemacht haben, Amazon weiß, dass ich mich bessern will, will ich Klarheit oder gute Laune, oder Hilfe zu vergeben? Amazon liebt mich, Amazon ist bereit, mir mehr anzubieten, drei Schachteln natürlicher Pillen und eine Meditations-CD fürs Auto, Amazon will meine Nummer wissen, Amazon will anrufen, Amazon will meine Adresse wissen, Amazon will zu Besuch kommen, Amazon will meine Kreditkartendetails wissen, Amazon glaubt daran, dass ich jede von mir gewählte Summe zahlen kann, Amazon bietet mir an, vor Abschluss des Zahlungsvorgangs noch eine E-Book hinzuzufügen, 236 Tausend Menschen vor mir wurden betrogen, 342 davon haben eine positive Bewertung hinterlassen, Amazon denkt eingehend über das, was ich erzählt habe, nach, Amazon schickt nicht nach Israel, Amazon schlägt vor, eine andere Sendeadresse anzugeben, aber ich hab keine, schreibe ich ihnen, ich hab keine, ich hab keine, und was mache ich jetzt ohne die Eukalyptus-Pillen und ohne die Kraft, aufzustehen, mit dem Schwindel und den Orientierungsproblemen, mit den Rückenschmerzen und den Halsschmerzen, den Schulterschmerzen und dem Haarausfall und den stechenden Stellen, die mich triggern, und den zwanghaften Gedanken in Dauerschleife, die ich nicht kontrollieren kann, das ist meine Schuld, das ist meine Schuld, was habe ich falsch gemacht, und mit den zwanghaften Gedanken in Dauerschleife, die ich nicht kontrollieren kann.

*
Kraniche

Sie wandert mit ihrem Mann im Naturpark Hula.            
Die Kinder rennen voraus.
Sie betrachtet die Kraniche.
Sie sagt:
Wenn ich ein Vogel sein werde, werde ich im Flug sterben.
Als Antwort lacht er.
Sie weiß nicht, dass er eine andere Frau hat.
Es scheint ihr, als wäre das seine Art zu sagen - meine Liebste, meine Gestelzte,
niemals wirst du sterben.

Wenn es kommt, wird sie nicht sterben. Nicht zu Beginn.
Scham wird die Freude aus ihr leeren, Anfall um Anfall, wie ein Würgreflex,
wo wusch er sich danach, in welcher Stadt taten sie es, denkt er noch an sie?
Doch das fragt sie nicht und gerade deshalb wird sie sich von der Antwort nicht erholen.
Manchmal weint sie.
Wird kilometerweit rennen, nur Säfte trinken, komplizierte Dinge.
Wird nicht mehr wissen, was sie kann, derart verwirrt wird sie sein.
Die Tage werden vergehen
kein Sinn zu lügen,
misstrauisch wird sie bleiben
höflich gegenüber dem Jetzt.

Ihr Mann wird sich nicht um sie bemühen,
vielleicht vor lauter Schrecken.
Über den Korridor gehend beobachtet sie,
wie er sie meidet.
Ihr Mund umtänzelt die Stille.

Wenn man sie fragt, wie es ihr geht, sagt sie:
Ich bin ein glücklicher Mensch in einer traurigen Zeit.
Oder:
Was die Liebe mir lehren kann
lehrt sie ohne Liebe.
Solche Ausdrücke wird sie haben.

Eines Tages wird sie ohne Erklärung aus dem Haus gehen,
will dringend Schwärme sehen die Luft aufwirbeln.
Den halben Park wird sie durchstreifen, aber nichts finden. 
Dieses Jahr gibt es keine Kraniche, wird man ihr sagen. Es gibt keine das ganze Jahr.
Was soll das bedeuten, wird sie aufbrausen,
aber der lange Weg hierher,
Es gibt keine Kraniche, werte Dame, was genau wollen Sie?
Aber die Anreise, und die Staus, die Müdigkeit und die Anspannung,
Jahre über Jahre,
rufen Sie den Verantwortlichen hier,
bitte rufen Sie jemanden.
Es gibt keine; keine Kraniche,
nur leerer Torfboden,
sie wird ihre Stimme ersticken
zum Auto zurückkehren
statt einen Schrei hervorzulassen.
Sie könnte den Boden entzünden
trockene und brennbare Erde,
sie ist nicht bereit, jemandem etwas anzutun
denkt nicht, dass ihr das zusteht.
Am Ende zeigt sich: Sie ist tot, sie, das heißt, ich, das heißt, langsam aber letzten Endes doch, kein Sinn zu lügen.

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